
Nos Arcadies

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Dans son introduction à son dernier livre « Le sacre de la terre », le sociologue Jean Viard brosse les 50 dernières années de l’agriculture et de la vie rurale : « Nous avons cru, en inventant la civilisation scientifique, industrielle et urbaine, qu’on mettrait la terre à distance, la paysannerie au cimetière, les villages au musée, les forestiers et les marins au rebut. La diminution constante du nombre d’agriculteurs semblait un signe de modernité, en France, en Europe, dans le monde. La campagne, c’était bien pour les week-ends. Voire pour les marginaux et les retraités. Voire aussi pour les ouvriers et les employés concentrés dans des lotissements autour des villes. Les dernières fermes, bien sûr indispensables pour produire des matières premières agricoles, devaient être immenses, techniques, chimiques, productives. On parla sous Giscard d’Estaing, de pétrole vert. L’ancienne campagne fut envahie de lotissements, de pavillons, de parcs, de forêts, de réserves et de résidences secondaires. La ville s’y étala, pris ses aises, développant voies rapides, TGV, autoroutes et ronds-points. Et des lotissements à l’infini. Des « zones d’activité » et des « zones artisanales » aussi - comme si les ruraux, jadis n’avaient fait ni les unes ni les autres. Enfin les industries agroalimentaires eurent le projet de nourrir le monde avec des « plats cuisinés » distribués dans les grandes surfaces « des zones commerciales »