vue/mer
Les « vues sur mer » apparaissent avec les premières stations balnéaires du XIX, et d’une certaine manière, en même temps que la photographie. A ce titre on peut rappeler l’étonnement et l’enthousiasme devant « La Grande Vague » de Gustave Le Gray lorsqu’elle fut montrée en 1856 en Angleterre. Pourtant, si la « vue sur mer » des peintres et des photographes est devenue un argument commercial pour l’industrie du tourisme et l’industrie immobilière, elle repose avant tout sur un sentiment singulier, celui d’être face à quelque chose que nous ne pouvons concevoir dans sa globalité, un infini à la fois effrayant et réjouissant. Et c’est sans doute cette incapacité qui nous pousse tous à photographier sans relâche depuis le XIXe des « vues sur mer » sur des rivages. Comme si, le décalage entre le réel de ce que l’on voit et notre sentiment trouvait une issue dans la captation de ce moment et de ce lieu par la photographie. Mais, comment photographier quelque chose qui est à la fois réel et incommensurable? Comment photographier quelque chose qui est à la fois toujours pareil et jamais semblable? Comment photographier une vision d’ensemble et des détails qui font notre expérience du rivage? 20 tirages 40x50cm, montages numériques d’après négatifs Noir&blanc, tirages jets d’encres pigmentaires, papier baryté fine art. 2016-2018